On a pu le constater sur de nombreuses années que la politique extérieure de l’Arménie est relativement expectative, défensive et réactionnelle.
Il est nécessaire de transformer cette expectative toute en défense en une stratégie offensive. Le fondement de cette stratégie envers l’Azerbaïdjan doit être évalué en permanence: en tant qu’entité fasciste, génocidaire, haineuse, menant une politique pro-terroriste. L’Azerbaïdjan est l’initiateur du terrorisme islamique international. De fait, il était et reste le premier «Etat islamique», prédécesseur de celui contre lequel se bat aujourd’hui le monde entier.
La reddition de nos positions commence par des concessions et le silence autour du fait de Génocide dont sont victimes les Arméniens d’Azerbaïdjan.
Cela fait trente ans cette année que la première vague d’arméniens du village Tchardakhlü – Patrie de nos valeureux maréchaux et héros de la Grande Guerre Patriotique- a du quitter l’Azerbaïdjan. Quelques mois plus tard, c’est le tour des arméniens de Soumgaït. Malheureusement ces dates ne figurent ni dans notre calendrier ni dans notre politique extérieure. L’année se termine bientôt et pas un mot à ce sujet.
Il s’avère indispensable de ne pas minimiser ce fait et le présenter dans toute sa dimension comme un Génocide anti-arménien.. Ce n’est pas seulement Soumgaït, Bakou, Maraga – c’est l’apogée du Génocide. La politique génocidaire de l’Azerbaïddjan existait dès le premier jour et n’a pas connu de trève. Elle n’a fait que revêtir différents aspects.
Pour exemple, pendant les années de la Grande Guerre Patriotique une politique génocidaire secrète a été menée. Bakou envoyait au front beaucoup plus d’ arméniens (ainsi que des gens d’autres nationalités) que ses fils. Ainsi d’Artsakh sont partis pour le front chaque troisième. Parmi les türks, la proportion était de chaque dix-huitième et parmi la population azerbaïdjanaise un sur trente. Au cours de cette Guerre les pertes azerbaïdjanaises, comparées à celle des autres nations, sont les plus basses.
Quant aux soldats arméniens d’Artsakh, environ la moitié a péri. Artsakh bat le record de toutes les régions de l’ex-URSS pendant cette guerre (héros, généraux, médaillés, etc.). Aucune des douze républiques de l’ex-URSS n’a eu de maréchal alors que la petite Artsakh en a donné quelques uns. Le village légendaire de Tchardakhlü, en Artsakh, est le plus significatif en records. Et nous taisons, après trente ans, la date anniversaire des évènements perpétués dans ce village. Voilà le résultat de notre politique extérieure alors que c’est elle qui nourrit l’information. Qu’Artsakh a fourni un tribut record pendant la Grande Guerre Patriotique, presque personne des 150 millions d’individus de la Russie ne le sait. Et d’autant plus, n’ont pas idée de la politique génocidaire de Bakou menée pendant cette Grande Guerre.
Combien de temps encore allons-nous, face à cet ennemi-fasciste, montrer une inaction indifférente et une information expéditive? En exemple, n’est-il pas honteux que le Jour du Souvenir des victimes des attentats en Azerbaïdjan ait été décrété en Arménie seulement dix-sept ans!!! plus tard et après l’Hécatombe de Soumgaït….Bien que des dizaines de personnalités aient écrit sur le sujet sur des dizaines d’années, on se taisait. Seuls les journaux en parlaient. Il est indispensable d’avoir une appréciation juridique, or, il n’y en a pas. Les fréquentes adresses au Parlement d’Arménie concernant la demande de reconnaissance du fait de Génocide contre les arméniens d’Azerbaïdjan sont restées sans réponse.
Justement, à cause de cette politique menée par les autorités gouvernementales d’Arménie, l’éveil de la conscience de la société d’Arménie concernant le Génocide des arméniens de Turquie s’est produit seulement 50 ans après le pic de ce Génocide.
Le Génocide perpétré à l’encontre des arméniens dans les deux pays turcs – Azerbaïdjan et lTurquie – relève de la même et unique intention. Sa négation et le silence concernant le Génocide des arméniens d’Azerbaïdjan sont les complices de la continuité politique génocidaire de notre ennemi.
Nous invitons à soutenir l’initiative du collectif de l’Adresse du 18.01.2017 et former des groupes de travail sur les sujets suivants:
– Étude approfondie de la question
– Convocation d’une conférence spéciale dédiée
– Avancement du travail sur le projet d’une loi adéquate.
Reconnaître qu’en Azerbaïdjan un Génocide a été perpétré contre les arméniens constitue une transition d’une importance extrême pour la nouvelle ligne de politique étrangère de l’Arménie.
Vahan Babakhanyan,
Député de l’Assemblée Natioale (Parlement) de l’Arménie Occidentale
Erévan,
18.09.2017
VIe Forum “Arménie-Diaspora” – 2017
III partie – Politique extérieure
Section 3.2 – Reconnaissance du Génocide des arméniens, prévention des genocides: processus politiques et juridiques.