Les obus éclatent, les drones volent, les tanks rampent, le sang coule, les ultimatum fusent, accompagnés de fausses accusations et d’exigences irréalisables – toute cette agitation et ces hauts cris – c’est seulement un rideau de bruit. Un paravent. Des attaques ciblées qui s’égarent, ça n’existe pas. Et des drones presque au-dessus de Erévan – c’est une délicieuse grimace du rampant maléfique. L’enfant de six ans, blessé dans son village en Iran – c’est aussi une délicieuse grimace. La Turquie a décidé d’ôter ses gants et d’agir. Il s’avère qu’elle dispose de plusieurs cartes.
Et voilà que la petite Artsakh se met en travers de la route du futur dragon qui a besoin aujourd’hui ne serait-ce que d’une victoire, même petite – la Syrie, la Lybie, Chypre – n’ont été que des revers.
Cette provocation puissante et bruyante se déroule au vu et au su de la terre entière. Comme le son de la cloche précursant le début d’une procession triomphante à traavers le monde . L’Iran, la Russie et la France ont flairé quelquechose. Les Etats-Unis observent avec attention. Et bien donc, pas tous les pays s’y sont pris à temps avec le nouveau virus. Il y a eu des retards fatals.
«L’opinion des autres pays ne peut influer sur notre décision de transformer Sainte Sophie en mosquée». – Vous vous souvenez? C’est une citation d’Erdogan. Le test de cailloux sous-marins. Et en même temps, les applaudissements dans son pays. Et un point de marqué. Un autre gant à relever.
Ankara est le partenaire de Moscou en politique et en affaires. Le gazoduc et la vente d’armes sont plus importants que le devenir d’un musée. La réaction de Moscou comme celle des autres pays, est molle. Mais Erdogan vise plus loin. Il regarde jusqu’où il peut défier l’OBCE. Comme ça, sans en avoir l’air. Plutôt pour prouver quelquechose. Vis-à-vis de l’Iran, il a d’autres plans. Avec la France – d’autant plus. Après, les USA et les autres. Et Israël? Il était au courant? Il est possible qu’il utilise les ambitions turques? C’est une partie de billard destinée à quoi?
On parle du péril d’une Troisième Aventure Turque Mondiale – faire chavirer la barque.
Le 29 octobre est le jour anniversaire de la République turque. Depuis l’année 1923. Erdogan a décidé de se concocter un cadeau. Sans doute pour le centenaire. Si le pays tient bon. Il y a cent ans, il a tenu bon. La Russie révolutionnaire, par hasard, l’y a aidé. Et cette fois-ci, qui l’aidera? Et l’aidera-t-on?