DECLARATION du Centre arménien pour la prévention des génocides au sujet de la cathédrale Sainte Sophie à nouveau dépossédée de son statut de trésor culturel des peuples

Il y a un siècle environ en Asie Mineure,  un instrument  à massacres et anéantissement méthodiques sous la bannière d’Etat « République turque » a été créé par des pères-fondateurs (une partie de l’élite mondiale qui avait besoin d’un exécutant particulier pour ses desseins, et une  partie de l’élite européenne au pouvoir habituée à agir par n’importe quel moyen pourvu qu’il s’avère efficace. Et enfin, le participant et en même temps l’élément de base du projet – un agglomérat spécifique, à la fois élément de base du dessein – endoctriné  pendant des siècles à l’otomane et autres traditions antérieures de parenté proche, fermement arrimé au concept d’ anéantissement-usurpation qui a créé la machine à génocides, à anéantissement de l’humain dans l’homme, à priver les peuples de leur héritage culturel.

Ces cent dernières années (et tout particulièrement en Turquie) pratiquement tous les peuples de la région ont connu sous des formes diverses les horreurs de la mise à mort de célèbres réalisations humaines (de tout ordre), fonctionnant telle la meule du moulin. En même temps, avec régularité et insistance, des efforts étaient entrepris pour élargir le périmètre et les possibilités de cette machine à broyer.

Pour accomplir le proiet panturk sous la bannière du Touran, on a tout d’abord rassemblé les turks d’Eurasie endoctrinés sous des prétextes fallacieux pour activer un mécanisme prémédité de carnages de masse, de guerres d’anéantissement réciproque sur pratiquement tout le continent. Le non-succès de ce projet a tenu exclusivement grâce à la résistance des peuples y compris les turks qui ont senti (essentiellement intuitivement) ce danger mortifère. Mais les tentatives de le relancer continuent ainsi que l’introduction de nouvelles formes encore plus destructrices et plus invasives de cette machine génocidaire.

Le projet de « Khalifat » conduit par la Turquie a tourné court déjà au stade de l’ « Etat islamique » face à la désapprobation de l’opinion mondiale opposée aux forces destructives. Cela toucherait également les tentatives à plus petite échelle sur fond de globalisation: création de mécanismes-satellites sous enseigne d’Etat (Azerbaïdjan, Libye), de structures gouvernementales (en Syrie, Irak), d’associations turques  capables d’initier tout processus destructeur (dans des dizaines de pays d’Europe, du Proche Orient, d’Asie centrale).

Mais même sur fond de ces méthodes raffinées à créer des instruments de massacres de masse se détache particulièrement un de ses sous-systèmes dont la mission est d’ – assassiner l’âme. C’est lorsqu’on prive les peuples  rescapés du joug turc (ou de ses satellites) de leur mode de vie, de leur culture, de leur langue, de leurs dieux, de leurs traditions…Et usurpant, changeant, détruisant leurs monuments, leurs objets de culte – tous leurs porteurs de culture , pertes irrécupérables  perdues aussi pour les descendants qui n’ont plus les structures qui leur permettraient de retrouver l’âme de leur patrie spirituelle. Ce mécanisme imposé à l’individu: privation de sa spiritualité, privation des peuples et de l’humanité de leur bien le plus précieux – leur culture (et en premier lieu leur culture spirituelle) – est le plus grand crime commis par la Turquie et ses protecteurs.

Et voilà un énième acte de confiscation d’un trésor de la culture universelle des peuples: la cathédrale Sainte Sophie. Cet acte est avant tout symbolique. Mais les pères-fondateurs de la machine génocidaire «Turquie» affectionnent les symboles. En 2014 aux premières étapes du projet «Etat islamique», ils ont fait éclater l’église édifiée près des ossements de centaines de milliers d’arméniens décimés par les turcs en 1915 dans le désert syrien de Deir-es-Zhor. Cette église était non seulement un lieu de mémoire et de prières pour l’âme des innocents massacrés mais à sa manière un rappel du cataclysme génocidaire. Les vagues génocidaires suivantes ont décimé l’âme de dizaines de milliers de vieillards, de femmes et d’enfants dans le cadre d’une réorganisation du monde.

En explosant en 2014 cette église, la machine à détruire «Turquie» et ses protecteurs ont informé le monde d’une nouvelle vague de génocides. Quel sens donner aujourd’hui à leur acte concernant Sainte Sophie? Ils ne dissimulent rien: le monde reste tel qu’il était ces derniers cinq cent ans. Et nous sommes obligés de respecter leur « souveraineté » et leur droit à la destruction de l’héritage spirituel des peuples partout où l’aiguillon du yatagan turc s’est introduit ou bien la rapacité de ses protecteurs.

Mais le monde a changé. Et si le pas franchi concernant la cathédrale Sainte Sophie a pour but de vérifier cela, une riposte des plus sévères ne doit pas se faire attendre. Les forces garantissant la sécurité du passage de l’humanité vers une nouvelle réalité civilisationnnelle où l’humanité sera au coeur de cette nouvelle donne, de cette nouvelle ère, empêcheront toute tentative contre cette base, cette nouvelle réalité, quelles que soient les structures génocidaires ou autres

A son tour, notre Centre a entrepris de recueillir des informations sur l’activité de ces structures impliquées et des personnalités qui les protègent car elles n’ont pas leur place dans les nouvelles réalités. Puis nous reconstruirons l’église de Deir-es-Zhor car il n’y aura plus de génocides sur terre. De même, la cathédrale Sainte Sophie retrouvera définitivement son véritable statut de demeure spirituelle pour tous ceux pour lesquels elle représentait et représente une source de sainteté.

 Centre arménien pour la prévention des génocides

12.07. 2020

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