Dernière déclaration du légendaire Commandos, le général Arcady Ter Tatévossyan: «RUSSIE et ARMENIE»

LETTRE OUVERTE

à Monsieur le Président de la Fédération de Russie

Vladimir Vladimirovitch Poutine

 Très estimé Vladimir Vladimirovitch,

S’adressent à Vous les descendants des victimes réchappées du Génocide des arméniens – citoyens de Russie et ceux, disséminés, de la Diaspora pour lesquels l’amitié fraternelle millénaire des peuples russe et arménien liés par la même croyance constitue en ce troisième millénaire le fondement d’exploits existentiels face aux menaces et défis du monde civilisationnel contemporain contre le terrorisme et les guerres.

Dans le monde actuel tout se modifie, la civilisation atteint un nouveau niveau, les peuples à travers le monde expriment leur désir de retrouver les valeurs humanistes et une entente globale.

Cher Vladimir Vladimirovitch, comme vous l’aviez exprimé en son temps, il y a plus d’arméniens en Russie qu’en Arménie et en Artsakh. La communauté arménienne de Russie est la plus importante de toutes, supérieure à celle des USA, de France et d’autres pays.

Nous nous adressons à Vous comme on s’adressait au valeureux fils du peuple arménien, le Saint Prédicateur de l’Eglise universelle, représentant du Siècle d’or de la littérature arménienne – Grikor Narekatsi – dont les écrits sont comparés aux oeuvres de Dante, Goethe et Shakespeare, dont les écrits servaient de traité médicinal et de mantra;

Comme Grikor Narekatsi dans le «Livre des chants affligés» (année 1002) s’adressait à Dieu avec ses mots venus du plus profond de lui-même.

Constantin Simonov, de retour du Vietnam, avait écrit:

«Il n’existe pas de peine étrangère,

Celui qui craint de le confirmer,

A sans doute  tué

Ou est prêt à le faire …»

Comme l’a affirmé le chef illégal du contre-espionnage, le généal-major Drozdov: «Guévork et Goar Vartanyan, 70 ans au service de la patrie – URSS, Russie, Arménie et aucun échec en cinquante ans ou «Tels Sorgue, Abel, Philby… Et peut-être – «le premier»   1 .

Souren Tovmasyan, à l’antenne «Guérouni» dans les jungles du Vietnam, repoussant les hélicoptères américains qui avaient surgi à l’improviste; ainsi, l’Union soviétique  a été victorieuse pas seulement au Vietnam mais en Libye et a créé un Etat social dirigé par Muammar Khadafi.

Iossif Orbelli, le légendaire directeur du Musée d’Etat de l’Ermitage et académicien, qui a participé au blocus de Léningrad, rescapé du Génocide des arméniens, a apporté son témoignage lors du Tribunal militaire international de Nuremberg organisé pour juger les criminels de guerre allemands, sur les bombardements barbares nazis  au-dessus de la Néva. Il a élevé la voix pour informer le Tribunal international que ces faits ne seront jamais oubliés par le peuple: «Je n’ai jamais été artilleur. Mais l’Ermitage a reçu trente obus alors que le pont d’à côté n’en a reçu qu’un; je peux confirmer avec certitude ce que visait  le fascisme. Là, oui, je suis un artilleur!».

«La destruction de l’héritage culturel de quelque nation que ce soit  doit être jugé comme un acte de vandalisme dirigé contre la culture de l’humanité». Ce sont les propos de Raphaël Lemkin, tirés de l’imposante étude qu’il nous a léguée. Lui-même, biélorusse de la partie occidentale, formé en Ukraine occidentale – juriste soviétique et non  polonais – , d’origine juive, (excusez qu’aujourd’hui sur décision du Ministère de l’éducation de la Fédération de Russie et sur la base d’une absurde exigence  «polada byoulbyoul ogly» nous ne pouvons prononcer le concept d’unification «Arménie Orientale à la Russie» 2, auteur du terme «Génocide» et du projet de la Convention de l’ONU «De la prévention du crime de génocide et sa condamnation». Il a consacré à la question du Génocide des arméniens  une étude particulière  en l’envisageant sur toute la période qu’il a  duré.

Lemkin a également introduit le concept de  «culturocide». On le trouve dans le projet de la Convention de l’ONU dès le milieu du XXe siècle mais il n’a, malheureusement pas,  retenu l’attention désirée et a été noyé dans la pratique du droit international. Entre temps, ce terme extrêmement important pour l’évaluation du destin historique arménien, alors que ses habitants sont contraints de quitter leurs maisons en Artsakh, de déterrer leurs morts et migrer avec leurs pierre tombales.

Comment peut-on être amené à penser  que la cathédrale Sainte Sophie et autres églises transformées en mosquées dépendent de  la gouvernance intérieure turque alors qu’un jeune grec a été outragé dans une église orthodoxe – objet de l’héritage culturel mondial – qui est un acte de profanation et sacrilège ainsi que l’envoi forcé des fils du futur maire de Constantinople (Tsaregrad) au harem «du sultan et khalifat» et, également, que le Ministère des Affaires extérieures russe  n’a pas trouvé de preuves  d’éléments pantouraniens et néo-osmaniens dans les actions menées par les turcs.

Suite à la Conférence de Lausanne, la Turquie s’est trouvée dans l’obligation de conserver et entretenir les nécropoles des soldats russes tombés lors de la Première Guerre Mondiale, tâche qu’elle a abandonné lors de l’invasion fasciste de l’ URSS jusqu’à la victoire puis, après la mort de Staline et jusqu’à nos jours.

Deux peuples chrétiens de même croyance – les russes et les arméniens – ont exhumé et réenterré les restes de ces soldats russes et ont construit une Nécropole dédiée au guerrier russe de la Première  Guerre Mondiale.

Nous n’allons pas énumérer ces innombrables actions d’une violence inouie de profanation  en Artsakh de monuments aux soldats de l’Armée Rouge, de chefs militaires et héros de guerre (dans la plaine et au nord), à Tchardakhlü, Bakou, Kirovabad et autres villes de la République Azerbaïdjan menées par les autorités azerbaïdjanaises, héritières et continuatrices du panturkisme et du néo-osmanisme.

Rappelons que pendant les années de guerre, avant la victoire de Stalingrad, le peuple courageux et fier de l’arrière-front du Zanguézour avait érigé dans la belle petite ville arménienne de Goris un monument  à la victoire du peuple soviétique contre l’Allemagne fasciste «Les Sept Sources». Celui-ci s’avère être le seul monument à la VICTOIRE contre le fascisme au monde    érigé au cours des années de la Deuxième Guerre Mondiale. Et c’est aussi à Goris qu’a toujours cours le poncif «Rue de la Russie» en signe de respect pour la culture et le monde russes.

Dmitri Likhatchev disait – les arméniens sont un peuple étonnament entreprenant et actif dans les domaines les plus divers de la sphère spirituelle: en sciences, en technique, en art.

Dans leurs Mémoires, les époux Mandelstamm et Anne-Anouch  3Akhmatova-Goumilev:

Pays aux embrasements épicés

Et de vallées de terre cuite  figée…

 Puisque ces vers de Mandelstamm nous sont revenus en mémoire,  on ne peut  passer sous silence  les vers de Valéry Brioussov  dédiés aux arméniens qui estimait  l’Arménie  comme un des centres de la spiritualité humaine:

Oui, vous êtes à la frontière

De deux mondes différents et antagonistes

Et de la profondeur  de vos traditions

Vous percevez les échos des siècles.

Toutes les tempêtes et les effervescences du monde,

Vous ont touchées de l’aile,

Le tonnerre sourd  des campagnes de Cyrus

Et d’Alexandre les rudes combats …

Que c’est beau! La grandeur d’un peuple au contact des évènements du monde! L’âme du peuple arménien au coeur de cette douloureuse implication:

Il s’est taillé comme le coeur du diamant,

Gardant toutes les nuances de l’éclat

Les couleurs des tendres roses d’Ispahan

Et l’éclat du feu de Homère.

Même l’humble bâton du berger au pied de l’Ararat se met à ressembler au sceptre des rois

En bas dans le champs pierreux

Un berger aux cheveux blancs conduit ses brebis

Et son long bâton, dans la lumière brumeuse

Semble un sceptre centenaire.

 Nous sommes fiers des réalisations de nos peuples de la même croyance auxquels nous appartenons et nous en ressentons de la fierté

William Saroyan, écrivain américain connu du monde entier,  est un bel exemple de la synthèse du caractère national arménien et de la liberté. D’où viennent à l’arménien cet optimisme, l’humour et la sensation d’une vie pleine alors que dans son âme tous ses sentiments doivent brûler à en devenir un voile noir vis-à-vis de ce monde.

Chaque arménien ayant pu fuir l’Arménie ensanglantée pendant et après le Génocide des arméniens, accueilli en Russie,  Grèce,  Bulgarie, France,  Etats-Unis,  Canada,  Géorgie,  Liban,  Syrie, Iran, Egypte, Argentine, Uruguay, Abkhasie et autres pays, portait en lui l’espoir d’une vie meilleure et d’un rapport humain. Vivants  par miracle, loqueteux, méprisés dans leur propre pays, réduits à la mendicité et sans droits, ils arrivaient en tant que réfugiés dans des pays qu’ils ne connaissaient absolument pas, simplement pour survivre. Ils ne savaient pas s’ils devaient rire ou pleurer de cette situation. Toutes les couches de la société arménienne se sont retrouvées dans cette situation: des paysans, des artisans, d’éminents représentants de diverses professions et également de grands acteurs en sciences et culture.

Les dirigeant 4 des pays accueillants ont aidé les arméniens  au niveau gouvernemental  en disant la vérité, du haut de tribunes internationales, sur les atrocités  commises dans l’Empire ottoman pendant la guerre impérialiste.

Nous avons en mémoire le nom des meilleurs fils du peuple arménien, ceux qui ont exprimé leur attachement à la Russie et à l’Arménie, ceux qui se sont attirés l’estime de leur Patrie et aussi au-delà.

Le poète Edouard Arcadievitch Assadov, né à Mari  (Turkménie) d’une famille arménienne originaire de Gadrout  (Nagorno-Karabagh) qui a perdu la vue à l’âge de vingt ans lors des combats pour la libération de Sébastopol en mai 1944,  est devenu, dans les années 1960-1990  l’un des poètes préférés de millions de citoyens de l’espace soviétique d’après les sondages effectués par les bibliothèques. Fait réjouissant, il est autant lu  par les parents que par la jeunesse. Ses vers portent sur les thèmes: le Bien, l’Amitié, la Fidélité et l’Amour…

Tant que nous vivons, tout est rectifiable,

Tout reconnaître, regretter, pardonner,

Ne pas se venger, ne pas ruser avec l’aimé

Renouer avec qui on a rompu.

Tant que nous vivons, en regardant en arrière  nous pouvons

Voir la route que nous venons de quitter,

Nous réveiller de nos cauchemards, éviter

Le précipice duquel nous nous sommes approchés.

Tant que nous vivons,…Nombreux sont-ils ceux qui ont su

Retenir leurs aimés qui sont partis?

Eux vivants, avons-nous eu le temps de leur pardonner?

Et leur demander pardon ne l’avons pu…

Quand ils partaient en silence

Là d’où on ne revient pas.

Il suffit de quelques instants parfois

Pour comprendre – O, Dieu, combien  somme-nouss fautifs!

Et la photo – film en noir et blanc.

 Les yeux las – un regard familier.

Ils nous ont pardonné depuis longtemps

D’avoir été si peu présents,

 Pour nos silences, nos absences, la froideur.

Aucun visage face à nous, seules des ombres…

Et tout ce qui a été dit «pas comme il aurait fallut»,

Et pas sur ce qu’il aurait fallu, et par des phrases qu’il n’aurait oas fallu.

 Une douleur intense, – dernier vestige du remord, –

Ronge, lancine telle une sensation glacée sur la peau.

Pour tout ce que nous n’avons pas fait pour eux,

Ils pardonnent. Et nous, nous ne le pouvons pas…

 La période douloureuse de la PESTE du XXIe siècle – le coronavirus COVID-19 – correspond en date et en temps aux festivités printanières de tous les peuples, religions et églises – Pâques chrétiennes, Pessaj juive, Baïram musulman, Vessak bouddhiste et fêtes païennes.

Pour la première fois ont coïncidé en date le jour radieux de la Résurrection du Christ et le triste anniversaire en hommage aux victimes innocentes du Génocide des arméniens dans l’Empire ottoman en 1915 et 2015.

Aujourd’hui – la pandémie. Et un nouvel ARMENOCIDE et CULTUROCIDE des arméniens de l’Artsakh commis par la machine génocidaire centenaire turque.

Mais revenons  au célèbre représentant de l’oeucuménisme Grégoire Narékatsi:

Les fêtes célèbres, la pandémie et la Grande Tragédie.

La Résurrection du Christ, le coronavirus

Et les morts nombreuses de millions d’individus dont les arméniens.

Lequel de ces sentiments prédomine aujourd’hui dans le coeur des arméniens? Ou bien comparer ces évènements n’a pas de sens et il faut l’accepter comme un signe d’En-Haut.

Le peuple arménien, martyrisé, anéanti, s’est relevé de sa non-existence.

NON, ON NE PEUT IMAGINER DE NE PAS COMPARER. LE CHRIST A VECU SUR TERRE 33 ANS, après quoi il a été crucifié puis tué pour ressusciter le troisième jour.

On a crucifié le peuple arménien presque 33 ans – de 1898 à 1923 -, pendant les dix siècles précédents, et de nos jours , plus de cent ans après le Génocide des arméniens, 33 ans après les massacres de Soumgaït et Bakou et de l’autodétermination des arméniens d’Artsakh (Nagorno-Karabagh).

 Le Christ a porté la Bonne Parole trois ans, les arméniens – dix-sept siècles.

En se dirigeant vers le Mont Golgotha, le Christ savait avec certitude qu’il ressusciterait.

 Chassés dans le désert de Deir-es-Zor, mourant de faim et de soif, nos ancêtres abandonnant le VATICAN arménien, leurs cadavres exhumés des tombes, les arméniens de l’Artsakh ne pouvaient espérer ressusciter: ils n’espéraient qu’une mort rapide par le glaive recourbé de l’impitoyable asker.

Le Christ est monté au Mont Golgotha pour racheter les péchés des humains.

Pour racheter quels péchés se traînait-il à travers Der-es-Zor ( le Buchenwald arménien) et a quitté l’Artsakh ce peuple arménien? Quels péchés rachetaient les enfants arméniens jetés dans les grottes du désert et les jeunes arméniennes qui sautaient dans les eaux sombres de l’Euphrate? Quel péché rachetait Komitas le saint? Pourquoi avoir  placé sur le piédestal du sacrifice le GENOFONDS d’un peuple disparu?

Ce n’est pas blasphémer, c’est une réalité non contestable. Les plaies du corps du Christ ne sont pas comparables aux blessures  de notre peuple. On a martyrisé le Christ quelques heures, notre peuple l’a été mille ans.

Ponce Pilate incapable de défendre le Christ, s’est lavé les mains devant les gens rassemblés et a dit:

«Je suis innocent du sang de Ce Prédicateur».

 Quelle quantité d’eau faudra-il pour que les hypocrites qui en avaient la possibilité mais n’ont pas intercédé en faveur du pourchassé de Der-es-Zor et aujourd’hui le peuple innocent d’ Artsakh, puissent s’en laver les mains?

Jésus avait pour protecteur le Père Tout-puissant, notre protecteur était le Christ crucifié.

Joseph et Nicodème ont détaché le corps du Christ, l’ont enduit d’un baume, l’ont enveloppé dans un nouveau suaire et l’ont enterré près du Mont Golgotha, dans le jardin de Joseph, dans un cercueil taillé dans la roche. Les ossements à ciel ouvert de nos ancêtres, de nos enfants et parents jusqu’à aujourd’hui blanchissent dans les sables jaunes de Der-es-Zor et blanchissent déjà en Artsakh.

Au-dessus de la Tombe du Christ est érigé le Temple de la Tombe de Dieu; les gens y brûlent des cierges, de l’encens et lui adressent leurs prières.

Nos cimetierres sont rasés, d’abord selon la philosophie du barbare puis, par la pelle du bulldozer; nos merveilleux khatchkars célébrant la vie, nos pierres tombales servent de matériau de construction pour les routes turques.

Christ est ressuscité! En vérité ressuscité!

«Bienheureux ceux qui n’ont pas vu mais ont cru»

Le peuple arménien est ressuscité! En vérité ressuscité!

 

Bienheureux ceux qui peuvent voir et croire!

Bienheureux ceux qui ont dansé à un mariage arménien, qui ont eu la chance d’attendre au pied des maternités d’Arménie, qui chantent une douce  berceuse arménienne au chevet d’un fils ou d’un petit-fils.

Bienheureux ceux qui ont allumé un cierge dans une église arménienne, sur le territoire d’une Arménie libre.

Bienheureux ceux remplis de fierté devant le Guerrier Arménien en faction.

Bienheureux ceux qui ont eu le bonheur  de contrer l’ennemi, ceux qui sont prêts à le faire et ceux qui le feront.

Bienheureux ceux qui dans notre foyer commun possèdent leur petit foyer, maison dans laquelle ils peuvent se reposer.

Bienheureux ceux qui ont eu le bonheur de planter sur leur terre natale un abricotier.

Après sa Résurection, le Christ est apparu aux saints apôtres. Il a soufflé sur eux et a dit: «Recevez l’Esprit Saint: sera absous celui à qui vous pardonnerez et celui à qui vous ne pardonnerez pas restera dans son péché».

Dieu, pardonne-nous mais nous, peuple arménien ressuscité et croyant, allons nous-même juger qui restera avec ses péchés et à qui pardonner. Et notre jugement sera sévère mais juste. Car mille sept cent ans ont passé depuis que le Saint Esprit est devenu notre nature.

Un des bandits crucifié à côté de Dieu pestait et disait: «Si tu es le Christ, sauve-Toi et nous avec Toi». Mais l’autre bandit l’a interrompu: «Tu n’as vraiment pas peur de Dieu alors que tu es toi-même condamné?»

Puis, s’adressant à Jésus-Christ, ce bandit intelligent dit:

«Pense  à moi, Seigneur, lorsque tu entreras dans Ton Royaume!

Jésus-Christ lui répondit:

«Je te le dis en vérité, tu viendras avec Moi au paradis».

Et une fois de plus, Dieu, pardonne-nous. Mais dans notre royaume, le paradis qui se nomme ARMENIE, il n’y aura pas de bandits. Car nous sommes déterminés à supprimer tout bandit qui attenterait aux biens et à la vie de notre peuple.

Nous, tout comme Toi, Dieu, avons été soumis à la mort tout en étant innocents. Nous ne faisions que travailler la terre et prêchions la foi en Toi, Dieu. Et les bandits ont continuer d’exister. Aujourd’hui nous sommes ressuscités aussi pour nettoyer  notre monde  de la boue.

Pour la troisième fois, je Te prie, Dieu, de me pardonner. Mais dans cette affaire nous ne sollicitons pas de bénédiction. Car, forts de nos épreuves séculaires, anéantis puis ressuscités en peuple tout entier, nous avons mérité le droit de nous ériger en Juge Suprême sur cette partie du monde qui depuis des temps immémoriaux se nomme Arménie.

Christ est ressuscité!

L’Arménie est ressuscitée!

La Russie a deux alliés – son Armée et sa Flotte!

L’Arménie n’a aussi que deux alliés – son Armée et Spiurk (Diaspora)!

Il y a trente trois ans, les 27, 28 et 29 février 1988, à Soumgaït – Azerbaïdjan soviétique – ont eu lieu des évènements extrêmement violents et étendus, entraînant  des violences massives à l’encontre de la population arménienne: pillages, assassinats, incendies et destructions des biens. Des centaines de personnes ont été victimes de ces pogroms. Il est difficile de citer des chiffres exacts car aucune étude n’a été menée sur les conséquences de ces pogroms, leur planification et le châtiment de ses auteurs. Cependant,  il est clair que, justement,  cette absence d’enquête a ouvert le chemin à l’escalade dans le conflit du Haut-Karabagh, à la guerre des années 90, au gel du conflit sur vingt-six ans, à la guerre d’avril 2016 et à l’atroce guerre de l’automne 2020. Voilà comment ça se passe lorsque l’agresseur n’est pas soumis à punition adéquate.

Et quelle conclusion indispensable pour leur proche avenir doivent en tirer les arméniens?

En ce moment il est très important d’entendre ces mots – les pogroms de Soumgaït ont eu lieu parce que les arméniens n’avaient pas d’Etat souverain fort, capable de les défendre dans n’importe quel point de la Planète. C’est justement l’Etat, facteur important, qui peut prévenir les génocides et les pogroms enclenchés sur critère ethnique.

Et qui aidera le peuple arménien à édifier un Etat fort? Des institutions solides qui permettront  d’assurer  la verticalité et l’horizontalité du pouvoir, un système de réflexion et de contrepoids. Non, pas de personnalités. Mais des Institutions. Nous n’avons plus le choix : reculer et laisser des personnalités faire de ce qui reste de l’Arménie les folies qui leur passent par la tête. Des politiciens, des managers prêts à mettre en place des institutions et non pas dérouler le récit de leurs succès ou fours – voilà ce qu’on doit chercher aujourd’hui et vite.

Pour illustrer le propos, l’armée s’avère  une des institutions les plus importantes. Aussi nous, en qualité d’institutionalistes sommes obligés d’exprimer notre soutien aux Forces Armées de l’Arménie – elles sont plus importantes pour nous que n’importe quel beau parleur. Effectivement, seule une Armée forte pourra prévenir d’autres Soumgaït…

L’Arménie n’a que deux alliés – son Armée et le Spiurk (Diaspora). Pour la sécurité de l’Etat Arménie et sa sortie de l’isolation vécue depuis cent ans sous le joug de la machine génocidaire turque, il lui faut l’amitié  de peuples de même croyance, une ligne claire, une réflexion et une confirmation de la question d’une garantie multilatérale de sa sécurité de la part de la Russie, de la France, des Etats-Unis, des pays membres du Conseil de la Ligue des Nations de 1920 et de ceux qui ont signé le Traité de Paix de Sèvres et également des pays ayant reconnu le Génocide des arméniens et qui ont soutenu le peuple de l’Artsakh (Nagorno-Karabagh) dans son désir d’indépendance.

Qu’est-ce que l’arménien apprécie au plus haut point? Pour quoi est-il prêt à donner sa vie? La réponse est prévisible – POUR LA LIBERTE DE SA PATRIE. Pour l’arménien LA LIBERTE signifie EGALITE. Ce système d’analyse  débouche pour lui sur LA DIGNITE. C’est dans cette corrélation et dans cet ordre que l’arménien pense le monde. Et ensuite il s’inscrit  dans le monde des relations humaines, y trouvant ses priorités et essayant de vivre HONNETEMENT.

En 2015, l’opinion publique, des dizines de pays et d’influentes organisations internationales ont commémoré  la date-deuil – la centième année partant du début des arrestations et massacres de l’élite spirituelle, intellectuelle et créatrice arménienne à Istamboul en 1915, le 24 avril. L’Empire ottoman s’est également écroulé, disparaissant de la carte politique du monde. Les Jeunes Turcs ont éliminé plus d’un million et demi d’arméniens. Presque autant ont été chassés de leurs terres ancestrales. Pendant près de trente ans la société turque a cruellement manqué de médecins, d’enseignants, d’instituteurs, de tailleurs, de forgerons, de négociants, d’éleveurs, de cordonniers, de tanneurs, d’architectes et batisseurs, de bijoutiers, de financiers, de musiciens, d’électriciens, de mécaniciens et de représentants de nombreuses autres professions.

24 avril 1915 – cette date est entrée dans l’histoire de l’humanité du XXe siècle en tant que premier Génocide accompli. Plus de cent ans ont passé depuis le début de ce Génocide et nous nous adressons au Président de la Fédération de Russie  comme à un pays de même croyance car la Ligue des Nations, le Traité de Paix de Sèvres et le 28e Président des Etats-Unis – qui n’avaient pas participé à la Première Guerre Mondiale – Woodrow Wilson, désigné pour régler le problème de la Question Arménienne, avaient tracé une voie, claire et juste, pour sa résolution.

Il ne faut pas tuer des voisins travailleurs et talentueux, occuper leurs maisons, leurs jardins et leurs champs, leurs biens et richesses, s’octroyer tout ce qui a été honnêtement acquis et en même temps claironner  et philosopher  sur sa supériorité douteuse. Et envieux en son fort intérieur, il accumule la haine.  Il va falloir répondre de tout: pour les destructions des monuments à valeur culturelle et historique, pour les falsifications de toutes sortes, devant le peuple arménien et l’opinion mondiale.

Très estimé Vladimir Vladimirovitch, permettez-nous de terminer notre lettre par les mots du célèbre artiste américain Rockwell Kent (1882-1971) qui a visité l’Arménie au milieu des années soixante: «L’Arménie est un pays de merveilles. Si on me demande où peut-on trouver dans le monde  le plus de merveilles, je citerai en premier l’Arménie…On est étonné de voir sur ce si petit coin du monde  autant de monuments et de tels gens qui constituent l’ornement et la fierté du monde entier. Que la terre arménienne soit trois fois bénie, ce berceau de talents, ce berceau d’éminentes réalisations».

16 mars 2021

Norat Ter Grigoryantz, général-lieutenant, personnalité publique (Russie)

Arcady Ter Tatévossyan, général-major, personnalité publique (Arménie)

Narek Abraamyan, général de brigade, personnalité publique (Liban)

Boghos Akopov, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire  de l’URSS (Russie)

Valéry Pétrossyan, docteur ès sciences chimiques, professeur, membre de l’Académie des Sciences naturelles de la Fédération de Russie (Russie)

Martik Gasparyan, nominé aux Prix Nobel de la  paix et en économie mondiale, docteur ès sciences      économiques, professeur, membre de l’Académie des Sciences naturelles de la Fédération de Russie,      membre de l’Académie internationale d’unité spirituelle des peuples du monde, membre du Centre      international indépendant pour les restitutions et réparations (audit, inventaire, analyse qualimétrique),      membre du Club de Rome (Russie)

Lévon Béklaryan, docteur ès sciences physiques et mathématiques, professeur, membre de l’Académie      des Sciences de la Fédération de Russie (Russie)

Mikhaïl Lavrinenko, général-colonel, président de l’Association «Missionnaires de la paix», docteur ès sciences juridiques, professeur, membre de l’Académie des Sciences de la Fédération de Russie, membre de l’Académie internationale d’unité spirituelle des peuples du monde, membre de l’Association «ARARAT» (Russie)

Archevêque Khoren Dogramadjyan, Primat de l’Eparchie arménienne de Chypre (Nicosie, Chypre)

Archimandrite Aroutyoun Bezdikian, membre de la Congrégation des Mékhitaristes (Sèvres, France)

Armen Ter Sarkissyan, personnalité publique et politique (Arménie Occidentale)

Saïda Ohanyan, journaliste-ethnographe, représentante des arméniens amshen (Russie)

Béatrice Nazarian, philologue, personnalité publique (France)

Tigran Babayan, personnalité publique, président de l’Association «Bahaban» (France)

Artachès Mikaelyan, docteur ès économie mondiale, professeur, membre de l’Académie des Sciences      naturelles de la Fédération de Russie (Russie)

Mouchegh Hovsépyan, docteur ès sciences philologiques, professeur (Arménie)

Hayk Aroutiounyan, colonel, combattant volontaire à la guerre de libération de l’Artsakh (Arménie)

Dyko Dykov, général, personnalité publique (Bulgarie)

Armen Maroutyan, docteur ès sciences historiques, professeur (Arménie)

Matteo Fougazza, professeur d’architecture à l’Université de Milan (Italie)

Evgueny Naoumov (Khandverdyan-Manandyan), fabuliste (Russie)

Norik Mouradyan, député de l’URSS et de la ville de Spitak (Arménie)

Lévon Haïrikyan, président de l’Organisation «Pour Gadrout» (Aménie).

Annexe:

Culturocide: Menaces et défis pour la civilisation contemporaine

 P.S.

«Mon grand rêve – que Kars nous soit rendue -. Je suis contre les guerres et l’utilisation des armes mais … Mon père m’a fait promettre de rendre notre ville de Kars. Et si je n’ ai pas le temps de la libérer, je transmettrais cette tâche à mes descendants».

Arcady Ter Tatévossyan

 P.P.S.

Le 31 mars 2021 s’est éteint à Erévan le légendaire  chef d’armes «Commandos», le général-major Arcady Ter Tatévossyan, héros de l’Artsakh, – de part ses racines il était de Kars -,  qui s’était rallié aux courageux combattants arméniens tombés héroïquement pour leur Sainte Patrie.

Mémoire et gloire éternelle à ce Héros!

 

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1  Extrait de l’ouvrage «Ici, pas de fiction «. Carnet du chef  illégal du contre-espionnage», le général-major Drozdov

2  Ouvrage en deux volumes «Rattachement de l’Arménie Orientale à la Russie» paru en 1972, édition de l’Académie des Sciences. Les sources sont puisées essentiellement  dans le Fonds des actes anciens des Archives centrales d’Etat,  des Archives dédiées à la politique extérieure russe, des Archives centrales d’Etat militaro-historiques,  des Archives centrales gouvernementales historiques de l’URSS, des Archives historiques centrales gouvernementales de la Géorgie socialiste soviétique, du Fonds d’Archives  de l’Institut  scientifique de recherches sur les manuscrits anciens près du Conseil des Ministres de l’Arménie socialiste soviétique «Maténadaran» et autres. Ce recueil de documents reflète un évènement historique – le rattachement de l’Arménie Orientale à la Russie. Les documents  éclairent sur la situation  politique, sociale et économique  de l’Arménie Orientale  au premier quart du XIXe siècle, ses espoirs de libération, sa lutte  pour se libérer du joug perse, l’attachement séculaire du peuple arménien à la Russie.. On y trouve également  des documents concernant   les guerres russo-perse (1826-1828), russo-turques (1828-1829) qui se sont conclues par le rattachement à la Russie de l’Arménie Orientale. Y figurent également des documents concernant  l’état de l’économie de l’Arménie Orientale, les premiers pas d’une mise en valeur  économique de la région  et autres questions.

L’histoire nous rappelle  d’autres moments  de la vie du Musée de l’Ermitage: aux moments les plus difficiles, pendant et après la  Grande Guerre Patriotique (Procès de Nuremberg), son directeur – l’académicien Orbéli – ne s’est pas suborné aux politiques et a toujours défendu un point de vue scientifique. Malgré tout, à l’occasion de la Conférence internationale sur la numismatique, ICON II, organisée au sein de ce Musée les 26-29 septembre 2016  et à visée – pensait-on – scientifique, un scandale a obligé la direction du Musée de faire rayer le mot «Arménie Orientale des interventions de   A. Akopian et P. Petrov pour satisfaire les autorités  du Musée national d’histoire de l’Azerbaïdjan qui avaient officiellement protesté en le transformant en «Affaire monétaire  des khanats de Erévan, Nakhitchevan, Gandja et Karabagh en 1747-1827». Outre son aspect proprement anti-scientifique, le comportement  misérable et indigne de la direction de l’Ermitage montre une inaction totale  de plus.

3 Après avoir visité l’Arménie et l’Artsakh, Anna Akhmatova avait demandé qu’on la prénomme Anouch

  4 Le 28e Président des Etats-Unis Thomas Woodrow Wilson (4 mars 1913-4 mars 1921) a évalué rationnellement la situation politique dans le monde et dans la Turquie ottomane. Il a donné de réelles possibilités à l’Arménie  pour qu’elle devienne un véritable Etat. Il était un véritable humaniste et grand réformateur  des relations internationales.Cet homme clairvoyant , dirigeant d’un pays qui n’avait pas participé à la Première Guerre Mondiale a été chargé de prendre la tête du mouvement  de défense  du courageux peuple arménien. Mais sa maladie  suiivie de sa mort en 1924 n’ont pas permis à ses plans d’aboutir. Il n’était avare ni de sa personne ni de son temps. Sa participation conduisait toujours à une clarification. Le Traité de Paix de Versailles aurait été différent s’l n’y avait participé. Combien a été précieuse sa proposition  du droit des nations à s’autodéterminer. Les petits peuples qui grâce à cette réforme, ont obtenu leur statut d’Etat, auraient pu en être privés. Le principe de frontières d’Etat pour l’Arménie représentait pour lui une obligation. Comprenant cette situation fort compliquée,  il n’a cessé de lutter pour imposer la justice et sa Sentence Arbitrale, laissée en héritage,  concernant les frontières de l’Arménie reste imprescriptible. Les arméniens, ayant beaucoup contribué à la civilisation humaine, sont persuadés que la décision de Woodrow Wilson n’était pas vaine. Le peuple ne perd pas l’espoir d’une justice. L’espoir, c’est un Futur équitable…L’ambassadeur des Etats-Unis dans l’Empire ottoman, Henri Morgenthau (1913-1916), était de la même veine – juste,  avec une  grandeur d’âme Il a beaucoup fait pour le peuple arménien. Le peuple garde en mémoire  tout grand nom digne d’estime.

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Traduit en français par Béatrice Nazarian

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