Njdé, le Syunik et l’avenir de la civilisation indo-européenne

Les évènements actuels autour du Syunik sont présentés sciemment  comme un évènement local sous forme d’une trainée de fumée.d’une guerre terroriste de 44 jours enclenchée contre l’Artsakh. En réalité, ce qui se passe est indiscutabement lié non seulement à une géopolitique globale, mais trace le sillon du futur de la Civilisation indo-européenne.

La Civilisation indo-européenne s’est établie sur tout le territoire européen jusqu’au Caucase et les Monts Oural, en Asie Mineure, Transcaucasie, Perse (Iran), Afghanistan, Asie Centrale, Pakistan et tout le Sous-continent indien. La Civilisation Indo-européenne se présentait comme le miroir de la création, du développement, fondée sur une morale, une éthique, des lois, le droit et développait également des principes d’équité constituant l’essence «d’une civilisation .agraire».

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Ces deux derniers millénaires, les Civilisation agraires Indo-européenne et Chinoise ont subi une interaction destructrice venant  de «la civilisation usurière de peuples  nomades», basée sur la dépossession  puis l’usurpation de leurs ressources, acompagnée de la destruction matérielle et spirituelle des valeurs de cet espace «de la civilisation agraire» jusqu’à son anéantissement.

De telles actions sont qualifiées d’activités génocidaires. On distingue deux catégories de méthode dans le mode d’action de «la civilisation usuraire nomade»:

– des actions de destructions brutales;

– un procédé d’envahissement socio-viral, sous forme de mimétisme allant dans le sens des buts et des tâches du sujet, puis colonisation de ses ressources.

La partie asiatique de l’aire de la Civilisation Indo-européenne, forte de sa longue expérience  historique et de ses profondes racines civilisationnelles, a acquis l’immunité quant au principe de l’envahissement socio-viral. C’est la raison pour laquelle cette aire a principalement souffert d’actions destructrices frontales. Quant à la partie européenne de la Civilisation Indo-européenne, elle a été plus sensible à l’envahissement socio-viral et l’impact de cette interaction a été plus important en Europe de l’Ouest qu’à l’Est.

Qui plus est, pendant certaines périodes  historiques  les modes d’action civilisationnels usuraires nomades étaient devenus dominants dans l’aire occidentale de l’Europe. Et en particulier, se rapporte à ces périodes  l’époque de l’Empire britannique en tant qu’empire maritime usurier nomade. Du temps de la puissance de l’Empire britannique, en tant qu’exemple  classique de civilisation nomade usuraire, la Civilisation chinoise et l’aire  de la Civilisation indo-européenne qui, à l’époque,  assuraient  plus de 80% de leur produit intérieur brut ont été entièrement pillées et détruites.

Au début du XXe siècle, grâce à l’action amplifiée de la machine génocidaire de l’Empire ottoman l’aire du Plateau Arménien, ses alentours et également le territoire de la Parse-Arménie les peuples autochtones qui y vivaient ont été totalement anéantis – arméniens, assyriens, grecs -. Les arméniens de l’Arménie orientale ont subi le même sort sous le coup de la machine génocidaire de l’Empire ottoman puis de la Turquie kémaliste et des turks des contreforts de la Caspienne.

Tout avait été organisé pour démembrer l’entité de l’Espace Indo-européen en deux fragments – l’ asiatique, pillé, et la partie européenne – l’aire civilisationnelle usurière victorieuse. D’après les calculs de ses fomenteurs, après le démembrement de l’espace Indo-européen et le nettoyage du Plateau Arménien et de ses environs de ses populations autochtones – «Gardiens du Communicateur», entre les deux fragments de la Civilisation Indo-européenne, devait s’opérer le déclin de toute la Civilisation Indo-européenne.

Le Communicateur, sur l’espace Asie Mineure, Proche-Orient, s’est constitué au cours de millénaires, s’est amélioré et s’est étendu tel un facteur de la plus haute importance pour la pérennité de l’existence, de l’intégralité et du développement de la civilisation humaine.

Apparu dans l’espace du berceau de cultures très anciennes, résultant de leurs interférences dans pratiquement tous les domaines de la vie (religions, rituels, modes de gouvernance, arts, artisanat, circuits d’échanges…), déjà à l’aube des temps le Communicateur s’est révélé être un régulateur particulier dans l’organisation de la vie où les réalisations de chaque communauté devenait communes à tous et ces cultures différentes, ces civilisations considéraient l’autre comme une composante fondamentale de l’existence commune.

Le berceau du Communicateur s’était établi sur le Platea Arménien et ses alentours. Bien avant le Vatican y ont vu le jour des centres spirituels extraterritoriaux, sacrés et inviolables ouverts à tous les peuples de la région quelle que soit leur obédience.

L’un de ces centres prestigieux est l’Artsakh. L’âme et la puissance du Communicateur reposaient sur les réalisations civilisationnelles des peuples autochtones – « Conservateurs du Communicateur», peuplant le territoire du communicateur – les arméniens, les assyriens, les grecs, les araméens, les arabes et autres peuples.

C’est sur cet axe de destruction que se trouvait l’Arménie, plus précisément sa région du Syunik qui relie les deux fragments de la Civilisation Indo-européenne.

Le rôle historique civilisationnel de Garéguine Njdé a été de sauvegarder le Syunik et la défense de l’intégrité de l’aire de la Civilisation Indo-européenne. Son exploit relève de l’impossible. Cela explique l’hystérie des adeptes, avérés ou discrets, usuriers, au rappel du nom de Garéguine Njdé qui incarne l’expression célèbre « même seul sur le champ de bataille, on peut être un guerrier puissant», infligeant la défaite aux hordes déferlantes. Garéguine Njdé et les cent ans ultérieurs figurent comme la démonstration des défaites de la civilisation usurière agonisante sur la spire continue du fleuve-temps.

Ces dernières cent années ont vu renaître la Chine, l’Inde et l’Iran. Le fragment usurier Européen  a été confronté à une crise profonde et, en situaton d’agonie, s’est trouvé contraint d’utiliser à nouveau la machine génocidaire de leurs pères  ottomans et kémalistes pour mener à son terme logique le projet  de fragmentation de l’espace de la Civilisation Indo-européenne afin de s’établir sur l’aire du «Communicateur» ne serait-ce que dans le rôle de raquetteur dans sa relation avec la Civilisation Indo-européenne.

Aujourd’hui au Syunik, les arméniens jouent non seulement le destin de l’arménité et de l’Etat arménien en tentant de rétablir les fonctions civilisationnelles du «Communicateur» mais l’avenir intrinsèque de la Civilisation Indo-européenne en essayant de surmonter les méfaits destructeurs de l’idéologie usurière. C’est dans ce contexte-là que Garéguine Njdé a joué un rôle historique et civilisationnel.

31 мai 2021

 Martik Y. GASPARYAN 

Nominé pour le Prix Nobel d’économie et le prix Nobel de la Paix,

responsable du Centre Scientifique International Indépendant d’expertise et d’évaluation pour réparations et restitutions,

député de l’Assemblée Nationale (Parlement) d’Arménie Occidentale, responsable de la Commission spéciale permanente auprès du Parlement pour les questions de restitutions et réparation site au Génocide des arméniens,

membre du Conseil Scientifique de l’Académie des Sciences de Russie, membre du Praesidium de l’Académie des Sciences Naturelles de Russie, membre de l’Académie des Beaux-Arts de Russie, membre du MADENM, membre de l’Académie EWAN, membre  du Centre analytique du Club de Rome, membre du Conseil Scientifique Eurasien pour les sciences et les technologies de pointe, docteur ès sciences économiques, professeur.

 Lévon A. BÉKLARYAN

Directeur scientifique de l’Institut central d’économie et de mathématiques de l’Académie des Sciences Naturelles de la Fédération de Russie, membre de l’Académie des Sciences Naturelles de Russie, docteur ès sciences physico-mathématiques, professeur,

député de l’Assemblée Nationale (Parlement) d’Arménie Occidentale, responsable de la Commission permanente du Parlement pour les questions d’éducation et des sciences,

co-auteur de l’ouvrage  sélectionné pour nomination au prix Nobel de la recherche «Le Plateau arménien – berceau de la conception du monde et de la civilisation, héritier et dépositaire des valeurs universelles et des reliques»

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Traduit en français par Béatrice Nazarian

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