Declaration des armeniens d’artsakh (Haut-Karabagh, plaine du Haut-Karabagh) et de l’ouest Pre-Caspien

L’Arménie se doit d’éclairer  l’opinion internationale (en particulier  avec la Turquie et la Russie) sur la problème suivant. Peut-on décider des questions du monde contemporain à coup de génocides et de patricides? Et peut-on considérer les territoires historiques d’un peuple donné, confisqués à la suite d’un Génocide et  d’un patricide, comme des territoires  légaux des conquérants?

Aujourd’hui il est question de démilitarisation et de démarcation des frontières entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. De quelles frontières s’agit-il? Des frontières établies à la suite de Génocides et patricides!?

La Turquie semble militer pour une stabilité et une paix au Caucase-sud et, dans la foulée, a initié une discussion sur la situation dans le Caucase-sud lors du forum diplomatique du 18 juin 2021 à Antalya. Voilà la démarche après 130 ans de machine génocidaire turque, après la “Déclaration de Chouchi” commune turco-azéri. Des représentants de l’Arménie y ont été conviés .

Nous constatons qu’à l’heure actuelle, nous ne disposons pas d’information officielle et n’avons pas réussi à savoir si réellement la République Arménie a reçu une invitation à participer à cette manifestation et dans l’affirmative, cette invitation était-elle acceptée.

Pour essayer de se dédouaner de l’agression azéri contre l’Artsakh, les turcs, en instaurant un blocus autour de l’Arménie, ont décidé de rejeter la faute sur l’agressé, c’est-à-dire sur Erévan.

 L’Arménie doit s’adresser à toutes les instances et tribunaux internationaux existants pour clarifier ces problèmes.

Ci-après un bref historique des Génocides et des actions des gouvernements concernés avec les rapports de force.

Les arméniens de l’Artsakh (Haut-Karabagh et sa plaine) et de l’ouest de la Pré-caspienne (actuellement et artificiellement constitués en, pour ainsi dire, République Azerbaïdjan),  tout au long des cent dernières années ont subi par trois fois un Génocide (Medz Yeghern). Au début du XXe siècle – de la part de l’Empire ottoman avec les turcs pré-caspiens, puis de la part de la Turquie kémaliste avec l’accord tacite de la Russie bolchévique (s’adossant au Pacte illégitime et anti-arménien Lénine-Atatürk) et les Alliés de l’Entente.

A la fin du XXe siècle, la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, forte du Pacte Lénine-Atatürk, s’est livrée à des actes génocidaires – des tueries de masse, des nettoyages ethniques de la population autochtone arménienne sur tout le territoire de l’Azerbaïdjan soviétique y inclus l’Artsakh (Haut-Karabagh et sa plaine). Encore à l’heure actuelle, la Russie d’aujourd’hui  n’a pas réfuté ce Pacte Lénine-Atatürk honteux et illégitime.

L’agression militaire  orchestrée par l’Azerbaïdjan le 27 septembre 2020 contre la République Artsakh et le peuple arménien durant 44 jours est un acte de plus dans cette longue chaîne de crimes de Génocides commis par cent trente années de  machine génocidaire turco-azéri à l’encontre des arméniens et de toute l’humanité. Dans cette guerre terroriste ont participé de concert avec l’Azerbaïdjan et ouvertement la Turquie, des combattants  de groupes terroristes venus de Syrie, Lybie et également du Pakistan, d’Israël et d’autres pays. Les actions Génocidaires  ont visé les arméniens d’Artsakh et également les réfugiés arméniens de l’ouest de la Pré-Caspienne, du Proche-Orient qui étaient venus chercher refuge en Artsakh il y a plus de trente ans.

Le 16 juin 2021, les dirigeants de Turquie et d’Azerbaïdjan lors de leur rencontre dans la capitale de l’Artsakh occupée – Chouchi –  ont entamé la reconnaissance juridique de leur droit sur le territoire et son héritage culturel qu’ils se sont attribués par opération de Génocide et anéantisssement  de la population autochtone arménienne de l’Artsakh et des peuples autochtones de tout l’ouest Pré-caspien.

Et tout cela se fait  avec l’accord silencieux des centres décisionnels et aussi des pays adhérents aux Droits de l’Homme qui ne réagissent même pas face à des Génocides avérés.

Pratiquement tout ce qui a été conçu par l’humanité pour soit disant soutenir la paix et la sécurité de la planète – Conseil de Sécurité, ONU, OSTC (Organisation du Traité de Sécurité Collective),  OTAN –  sont les acteur directs des crimes commis. Toutes ces organisations oeuvrent pour leurs intérêts rapaces. Et les seuls qui ont osé contrer ces actes Génocidaires, – sont des volontaires, essentiellement des descendants du Génocide des arméniens

Le plus terrible est de constater l’amorphisme du monde arménien, la soumission du pôle politique d’Arménie  à des forces extérieures, avilissantes en tous genres.

La situation qui en découle démontre la perte définitive des principes d’équité et de possibilité d’accords dans le paysage du monde d’aujourd’hui. Cette réalité dicte la formation des relations dans un tel monde, détachées de toutes obligations. Le monde arménien de la région ouest pré-caspienne (sur le territoire de l’ainsi nommée République Azerbaïdjan)  dessinera lui-même les contours de son avenir oeuvrant avec les groupes sociaux et nationaux qui ont encore conservé leurs valeurs civilisationnelles qui proviennent du fond des siècles.

Tout le fragment restant de la réalité socio-politique est à considérer comme bon pour la poubelle de l’histoire. Cette inéluctabilité découle de ce qui s’est passé non seulement pour les arméniens mais  pour de nombreux  autres peuples autochtones du Grand Proche-Orient, fourvoyés dans la même situation que les arméniens par les mêmes acteurs majeurs. Il est douteux que les inspirateurs, les organisateurs, les hommes de main, ceux qui reçoivent des dividendes à travers cet acte terrifiant d’anéantissement des peuples et de leur culture – début d’anthropocide – puissent échapper au même sort qu’ils ont imposé aux autres. La haine qu’ils  ont déjà inspirée à de millions d’êtres humains en est le gage.

Comme il y a cent ans et comme maintenant, les organisateurs et leurs complices et leurs concepteurs sont les mêmes.

19.06.2021

Avakyan Arevshat (Fonds arménien pour la culture)

Avagyan Mariam (Congrès des réfugiés de l’Azerbaïdjan soviétique)

Ayvasyan Grigory (Assemblée des réfugiés d’Azerbaïdjan)

Arzoumanyan Grigor (Union des juristes)

Barséghyan Grigor (Union des experts)

Béklaryan Lévon (membre de l’Académie des Sciences Naturelles de Russie, docteur ès sciences mathématiques, professeur, Russie)

Gasparyan Martik (membre de l’Académie des Sciences Naturelles de Russie, docteur ès sciences économiques, professeur, Russie)

Gasparyan Vladimir (professeur, USA)

Vardanyan Vaagn (politologue, Hong Kong)

Vardanyan Azat (directeur du Centre international d’informatique, Canada)

Kanayan Stépan (expert, ONU)

Manoutcharyan Ashot (politologue)

Oghanissyan Amayak (Union des politologues)

Mélikyan Gourguen (membre de l’Académie des Sciences Naturelles de Russie)

Mikaelyan Artashès (membre de l’Académie des Sciences Naturelles de Russie, professeur, Russie)

Polatov Edouard (Union des grecs d’Arménie et d’Artsakh)

Stépanyan Lévon (général)

Tchakhmakhtchyan Vardan (colonel)

Chirkhanyan Vahan (ex Vice-Premier Ministre d’Arménie)

Chmavonyan Chmavon (membre de l’Académie des Sciences Naturelles de Russie)

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Traduit en français par Béatrice Nazarian

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