La Commission d’enquête sur la Syrie appelle à reconnaître le génocide commis par l’EIIL contre les Yézidis

Trois ans après l’attaque de l’Etat islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech) contre les Yézidis, la Commission d’enquête sur la Syrie appelle la communauté internationale à reconnaître le crime de génocide commis par l’EIIL contre les Yézidis et à entreprendre des démarches pour renvoyer ce cas devant la justice.

La Commission d’enquête, qui a pour membres Paulo Sérgio Pinheiro (Président), Karen Koning AbuZayd, et Carla Del Ponte, a également réitéré sa recommandation à toutes les parties qui se battent contre l’EIIL de considérer des plans pour secourir les Yézidis toujours captifs.

Les Yézidis sont une communauté religieuse distincte dont les croyances et les pratiques remontent à des milliers d’années. L’EIIL les a déclarés publiquement infidèles.

Il y a trois ans, dans les premières heures du 3 août 2014, des combattants de l’EIIL ont lancé une attaque contre les Yézidis de Sinjar. Au cours des jours suivants, le groupe terroriste a exécuté des centaines d’hommes et a fait prisonniers des milliers de femmes et d’enfants.

Dans son rapport intitulé ‘Ils sont venus pour détruire : les crimes de l’EIIL contre les Yézidis’, publié le 16 juin 2016, la Commission d’enquête a constaté que beaucoup de femmes et de filles ont été emmenées en Syrie où elles ont été vendues et asservies sexuellement par des combattants de l’EIIL. Les garçons ont été endoctrinés, entraînés et utilisés dans les combats.

Le rapport conclut que l’EIIL a commis le crime de génocide en cherchant à détruire les Yézidis par le meurtre, l’esclavage sexuel, l’asservissement, la torture, le déplacement forcé, le transfert d’enfants et les mesures visant à interdire la naissance d’enfants yézidis.

Selon la Commission d’enquête, le génocide se poursuit et reste largement sans réponse, malgré l’obligation des États parties à la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide visant à prévenir et punir ce crime.

« Des milliers d’hommes et de garçons yézidis sont toujours portés disparus et le groupe terroriste continue de soumettre en Syrie quelque 3.000 femmes et filles à des violences horribles, y compris des viols et des coups quotidiens », souligne la Commission. « Des femmes et des filles sont détenues dans la ville de Raqqa. Au fur et à mesure que les forces démocratiques syriennes et les offensives de la coalition internationale sur Raqqa s’intensifient, des informations indiquent que des combattants de l’EIIL tenteraient de vendre des femmes et des filles yézidies asservies avant de tenter de fuir la Syrie ».

La Commission d’enquête recommande à toutes les parties qui luttent contre l’EIIL d’envisager des plans visant à secourir les captifs yézidis et à utiliser tous les moyens disponibles pour assurer leur libération pendant les opérations militaires en cours.

« La communauté internationale doit également reconnaître que l’EIIL commet le crime de génocide contre les Yézidis et entreprendre des démarches pour renvoyer la situation devant la justice, y compris devant la Cour pénale internationale ou un tribunal ad hoc ayant une juridiction géographique et temporelle pertinentes », a déclaré la Commission d’enquête, qui suggère aussi à la communauté internationale de consacrer des ressources « pour porter plainte devant des tribunaux nationaux, que ce soit dans le cadre de la compétence universelle ou autrement ».

Centre d’actualités de l’ONU

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